L’orgue. Doté de quelques 38 jeux et 2996 tuyaux, c’est un instrument digne d’une cathédrale. Ses trois claviers constituent autant de plans sonores : alors que le Grand-Orgue et le Positif répondent à une esthétique classique, le Récit expressif offre une ouverture sur le romantisme. Il est adapté à la musique contemporaine et jouit d’une bonne appréciation des nombreux interprètes qui y ont donné des concerts.
L’orgue de 13 jeux construit en 1929 par le facteur alsacien Rickenbach fut progressivement agrandi par son titulaire, Pierre Eschenbrenner, jusqu’en 1977. Le manque de fiabilité des composants utilisés dans le système de traction électropneumatique constitue la cause d’une reconstruction entreprise dès 1980 et qui s’acheva en 1987 lors d'une inauguration par Gaston Litaize au cours d’un concert mémorable.
Les travaux furent menés selon une organisation peu commune, alliant professionnels et amateurs bénévoles. La fourniture de sommiers neufs (*) et la restructuration de l’orgue furent confié au facteur Erwin Muller, aidé dans sa tâche par un harmoniste, Adrien Maciet. Par contre, tout le système de traction fut l’œuvre de bénévoles. Ce terme de « traction » désigne l’ensemble des moyens techniques situés entre les claviers et les soupapes permettant de faire vibrer les tuyaux sous l’effet du vent. Son point fort réside dans la conception de circuits logiques transistorisés. Système dû à un technicien des télécommunications, lui-même organiste, Michel Venant. De même, J.P. Bigorgne, professeur de l’I.U.T. de Reims, conçut et fabriqua le combinateur. Cet apport bénévole représentant quelques 2500 heures de travail, l'économie réalisée sur le coût de la main-d’œuvre permit de compléter l’orgue de quelques jeux afin d’assurer l’équilibre sonore voulu.
Une prouesse : pendant toute la durée de la reconstruction, jamais l’orgue ne fut interrompu si l’on excepte une dizaine de jours pendant la mise en place des nouveaux porte vents.
(*) sommier: meuble sur lequel sont posés les tuyaux et dont la fonction est de leur distribuer le vent
En réponse au vœu formulé par Georges Charbonneaux, un carillon de 19 cloches fut installé en 1936, puis progressivement agrandi à 35 cloches en 1942. Son édification fut conduite selon un cahier des charges rigoureux en matière de justesse sonore, ce qui venait d’être rendu possible grâce aux travaux de son fondeur, Paccard, d’Annecy. Sa plus grosse cloche est un DO de 300 kilos ; son poids total est évalué à 1850 kilos de bronze. Son clavier comporte un manuel dit « à coup de poings » et un pédalier de 20 touches reprenant les notes les plus graves. Il a été inscrit en 2002, au même titre que l’orgue, à l’inventaire des monuments historiques. Sa facture représente bien le savoir faire des fondeurs de cloches dans cette époque sise entre les deux guerres.